Le djihadisme, tiers-mondisme d’un XXIe siècle réactionnaire

Lorsqu’il s’agit d’analyser la question, pourtant délicate, du djihadisme, les médias, observateurs et idéologues des hyperpuissances occidentales se fourvoient dans une description chimérique du phénomène. Lorsque son portrait en est dressé, l’État Islamique1 prend les traits d’un monstre insatiable, avide de peur et de sang, tout droit sorti des profondeurs infernales. Ce vampire, désormais infiltré dans nos villes, dans nos quartiers, dans nos rues, n’aurait de cesse de chercher sa dose de nectar rougeoyant, fauchant une à une des vies innocentes. Cependant, le djihadiste, loin de regretter sa folie, meurt béat, le sourire aux lèvres, la tête dans les cieux, l’arme aux pieds, déchargée, à l’instar de sa haine, vers la Babylone moderne.

Ce qui glace jusqu’au sang les observateurs occidentaux que nous sommes – nous, qui n’avons connu le phénomène de « brutalisation » des sociétés2 qu’à travers l’écoute inattentive d’un interminable cours d’Histoire, dont l’écho, écrasé par l’étouffante chaleur de juin et l’alarme stridente de la salle de classe, a depuis lors cessé de retentir dans nos mémoires – ne pouvons qu’être horrifiés par l’idéologie qu’entendent mettre en application les groupes djihadistes.

Les valeurs prônées par Daech ou Al-Qaïda sont des plus horribles pour les Occidentaux. Elles sont sciemment choisies pour provoquer le dégoût des Infidèles, et l’espoir d’un retour à l’Âge d’Or pour celles et ceux qui leur font le don de leur vie. Les djihadistes refusent les Lumières. Huit cents ans après sa chute, Daech ressuscite le Califat. Il s’agissait, pour lui, de dépasser les contradictions nationales, pour unifier la communauté musulmane de l’Inde à l’Espagne, comme au temps glorieux des premiers siècles de l’Islam.

Malgré cette forme d’internationalisme et d’appel au soulèvement des foules contre une oligarchie toute puissante, l’idéologie djihadiste est dans la continuité de l’extrême-droite traditionnelle. L’État Islamique utilise les mêmes stratégies populistes et démagogues, les mêmes poncifs antisémites et complotistes, les mêmes chants à la gloire de la « communauté imaginée »4, ici l’Oumma5.

Le djihadisme n’est pas une révolte contre la modernité capitalistique. Bien au contraire. Sa lutte est identitaire. Son combat est volonté de puissance. En aucun cas ne sont remis en question les rapports de classes ou les inégalités sociales induites par l’économie de marché. Les djihadistes, comme le reste de l’extrême-droite, s’en accommodent bien.

Djihad-Business

Le djihadisme est l’avant-garde réactionnaire du Tiers-Monde depuis la chute du bloc socialiste. En l’absence d’un camp progressiste pour les aider à conquérir leur autonomie, les États du Tiers-Monde s’en remettent à des idéologies réactionnaires, dont l’avatar le plus exécrable est le terrorisme islamiste. Celui-ci s’est adapté aux spécificités du siècle nouveau.

Ses tactiques, ses stratégies, son organisation sont le reflet de la toute-puissance des États impérialistes. L’affrontement est asymétrique. Pour gagner en soutien, les djihadistes se doivent d’économiser leurs forces tout en faisant le plus de dégâts. L’attentat terroriste et l’action suicide leur apparurent ainsi comme les deux méthodes les plus efficientes pour arriver à leurs fins. Les groupes terroristes compensent la faiblesse de leurs moyens d’action face à l’ennemi en misant sur le retentissement psychologique de leurs attentats.

Al-Qaïda eut ceci de spécial dans l’histoire de la terreur qu’elle mit en œuvre une « franchisation » du terrorisme6. Alors que les États-Unis consacraient dans les années 1990 leur domination totale à l’échelle mondiale, le terrorisme est lui aussi devenu global. Al-Qaïda s’est déclinée en multiples organisations régionales. Les cellules locales purent ainsi s’allier plus aisément avec d’autres groupes contre les impérialistes. Ce fut par exemple le cas en Tchétchénie ou en Irak, dans ce qui était perçu à l’époque comme des guerres de libération.

Attaqué en 2001, la perte du sanctuaire taliban afghan n’a pas signé la fin du mouvement. La « franchisation » lui permet d’étendre son influence, de combattre les États impérialistes sur leur propre terrain : le monde entier. La mondialisation du terrorisme constitue un stade nouveau de la société-monde ; Al-Qaïda ignore les frontières et les États. Sa puissance militaire et financière est internationale. Elle mène une guerre civile à l’échelle mondiale7. Al-Qaïda, par sa « franchisation » et son internationalisme réactionnaire, répond aux méthodes des capitalistes occidentaux.

Si Al-Qaïda fut conçu sur le modèle d’une multinationale, l’adhésion aux logiques capitalistes n’est que plus frappante pour le feu État Islamique. Économiquement, Daech reprit paradoxalement les recettes occidentales. Sous les contraintes de l’économie de guerre, l’État Islamique dût réactiver un appareil productif en état déplorable. L’économie de l’EI fut tout ce qu’il y a de plus libérale. Le pouvoir patronal y fut pérennisé. Des entreprises d’État furent privatisées pour dégager au plus vite des bénéfices. L’EI lança aussi un programme de soutien aux petites entreprises8. Petits patrons et capitalistes eurent ainsi les mains libres pour continuer à assurer leur taux de profit.

Pragmatiques, les cadres de Daech n’ont pas rechigné à collaborer avec le groupe français Lafargue. La multinationale aurait versé près de 13 millions d’euros entre 2011 et 2015 à Daech, et lui aurait même vendu du ciment. Pour reprendre les termes d’une source proche du dossier, le groupe aurait « sacrifié ses salariés et pactisé avec des entités terroristes en toute connaissance de cause »9. Nous pourrions y voir de l’hypocrisie, si le vrai combat des mouvements djihadistes était socio-économique. L’État Islamique eut tout d’un État capitaliste traditionnel : une armée permanente et une administration assurant l’ordre social, c’est-à-dire la domination d’une classe sociale sur d’autres.

Paludisme brun

Comme l’extrême-droite classique, Daech prend pour cheval de bataille les questions culturelles et identitaires.

Les nouvelles lois mises en place par Daech au sein de son territoire se donnent pour objectif de transformer les comportements et les mœurs vers un rigorisme extrême. Toutes les drogues, alcool et tabac compris, sont interdites ; les femmes ne peuvent plus circuler dans les rues sans tuteur masculin, tandis que le port du voile leur est imposé. Pour uniformiser le territoire sous sa volonté, des populations sont déportées, d’autres massacrées. Daech, en s’appuyant sur des relais locaux, notamment tribaux, entreprit une confessionnalisation à marche forcée du territoire.

Comme la quasi-totalité des formations politiques du monde depuis 1989, il limite sa volonté réformatrice à un changement sociétal. Il convient de changer les mœurs, les croyances, les us et coutumes, en aucun cas le mode de production. On aurait par exemple pu imaginer une volonté de remettre l’esclavage au centre de l’économie djihadiste. Il n’en n’est rien. Si l’appel au Coran permet de justifier la réduction en esclavage de femmes et d’enfants, l’esclave est considéré comme une marchandise comme une autre. Il n’est pas la source motrice de la production. Ce sont toujours les capitaux.

Comme tout régime fascisant, l’État Islamique se structurait autour d’une défense autoritaire des classes supérieures. La dizaine de millions d’habitants des 300 000 km² de territoire étaient gouvernées par une administration aristocratique. Les principales décisions étaient prises par sept ministres autour du Calife, par un Conseil de Guerre et par les sept gouverneurs des provinces. Le pouvoir local fut redistribué aux acteurs tribaux.

Pour comprendre la composition sociale des cadres de l’État Islamique, il convient de remonter aux balbutiements de cette dernière crise du Moyen-Orient. En Syrie, la politique d’infitâh, de libéralisation économique, des années 2000, profitât en premier lieu au pouvoir alaouite et à la bourgeoisie urbaine sunnite. Les premières victimes furent, comme toujours, les ouvriers, les paysans et les précaires. C’est de ces classes sociales, appuyées par les intellectuels organiques10 du prolétariat, qu’éclata le soulèvement de mars 2011. Devant l’inefficacité de la méthode répressive pour calmer les ardeurs du prolétariat, une partie de la bourgeoisie syrienne a misé sur le soutien aux groupes islamistes. La révolution démocratique tourne court. Le conflit devient rapidement confessionnel11. En fait, l’aspect confessionnel du conflit cache une violente lutte des classes. Les combats de rue durant cette période de troubles prenaient souvent l’apparence d’un affrontement entre les périphéries paupérisées rebelles et les centres-villes fidèles au régime d’el-Assad. Beaucoup de rebelles djihadistes venaient des quartiers ghettoïsés d’Alep ou des zones rurales abandonnées. Sociologiquement, la majorité des combattants du djihad faisait partie du lumpenprolétariat12.

L’État Islamique, une fois bâti, représentait les intérêts d’une classe sociale déterminée : la fraction évincée des États syrien et irakien. Contrairement à l’expérience anticapitaliste et progressiste du Kurdistan, pendant laquelle le PKK refuse la mise en place d’une instance étatique, si un État fut construit par Daech c’est bien, par définition, qu’une classe sociale s’attribua la souveraineté sur un territoire. La bourgeoisie locale, les marchands, les chefs de tribu furent heureux de voir des anciens fonctionnaires des régimes syriens et irakiens purgés ; ils purent s’emparer du pouvoir politique. La mobilisation des foules par une identité commune et essentialisée n’est que l’avatar de la domination de classes sur d’autres.

L’État Islamique eut toutes les caractéristiques de l’État fasciste. La masse des individualités était soumise à une idéologie toute-puissance et réactionnaire ; la lutte des classes fut, sous la contrainte de la violence, mise en sourdine. La structure étatique décentralisée restitua le pouvoir aux notables locaux. La tentative d’unification du territoire et de modernisation de l’économie profitait à la bourgeoisie locale, par le biais de l’extraction pétrolière. Les velléités réformistes ou révolutionnaires du peuple furent tuées dans l’œuf par une série de lois interdisant les manifestations. La contestation sociale, comme la criminalité, ne put que baisser en flèche devant la mise en application d’une justice expéditive et spectaculaire. Le contrôle de la population était tentaculaire et la propagande était efficace. Ses effets sur la population furent puissants13. La paix sociale, au profit des dominants, fut ainsi garantie.

D’un autre côté, la militarisation de l’économie contenta les populations les plus pauvres. En plus de relancer le complexe militaro-industriel, la guerre offrit des emplois et des possibilités de mobilités sociales. Ce point fut à double tranchant pour les prolétaires qui s’engagèrent dans la lutte djihadiste. Les Occidentaux ont d’abord tenté d’affaiblir l’État Islamique par la destruction de centrales électriques ou de silos à grains, mettant à mal l’aspect « providentiel » du régime. Le prolétariat fut le premier touché. L’appareil d’État fut ainsi obligé d’amplifier son rôle répressif pour assurer le contrôle de la population.

Par ses méthodes et par son idéologie, l’État Islamique fut en tout point un régime fasciste. Il en a toutes les caractéristiques si on en suit la typologie de l’historien Michael Parenti : mysticisme identitaire en vue de souder la communauté et de nier les rapports conflictuels entre les classes sociales, suprématie identitaire, homophobie, antisémitisme, exaltation de l’autorité patriarcale, volonté de construire un ordre nouveau réactionnaire en trompant les masses sur leurs véritables intérêts14.

Cristalliser un rêve ancien

Devant une telle description de l’État Islamique, il pourrait sembler impossible à l’observateur occidental, derrière son ordinateur, de saisir les causes profondes de l’adhésion de masses d’hommes et de femmes à une idéologie aussi putride. Cependant, ce serait nier l’aspect « providentiel » de l’État Islamique.

Sur le terrain, Daech prit un certain nombre de mesures grandement appréciées par les populations. Perçu par des peuplades et des tribus sunnites locales comme une « armée de libération », Daech pût aisément faire tomber, tels des dominos, de nombreuses villes entre ses mains. De plus, l’État Islamique offrit, à l’intérieur de ses frontières, un présent que les populations espéraient depuis longtemps : le retour à un état de droit15. L’exécution publique des fonctionnaires corrompus fut très appréciée par des populations souffrant d’une misère séculaire.

De nombreuses mesures furent prises pour tenter d’offrir un mieux-vivre au peuple. Des infrastructures – ponts, réseau électrique – furent réparées, des lignes de transports publics créées, les services publics rétablis, des écoles construites dans les zones périphériques et des campagnes de vaccinations promulguées. L’exemple le plus flamboyant de cette ambition providentielle de l’État Islamique fut la transformation du palais du gouverneur de Raqqa en hôpital16, où une faculté de médecine ouvrit ses portes. Le régime fit la part belle à l’éducation, les universités reprirent leurs activités.

Tactique depuis longtemps centrale chez les mouvements anti-impérialistes, des programmes d’aide aux plus pauvres furent lancés. Des allocations familiales furent accordées aux familles les plus démunies17, des primes au mariage et aux naissances concédées et des cantines ouvertes afin de distribuer de la nourriture18. L’État dût cependant limiter la quantité des miettes crachées à la face des prolétaires ; il ne faudrait pas mécontenter les classes dominantes, ni remettre en cause l’ordre social voulu par Allah.

Des milliers d’Européens partirent, et partent encore, dans ce coin de Terre mourir dans les bras du djihad. La plupart des djihadistes occidentaux sont de jeunes prolétaires, issus de l’immigration maghrébine et originaires des banlieues. Leur radicalisation est le plus souvent corrélative à un sentiment d’injustice, de prise de conscience soudaine des rapports de forces qui sous-tendent le monde. Ils subissent aux quotidiens la violence de classe, souffrent avec les Palestiniens de la colonisation israélienne, observent hagard l’impact de l’impérialisme occidental au Moyen-Orient.

Les sociologues identifient de multiples facteurs pour expliquer la radicalisation : l’exclusion socio-économique, la disparition des utopies progressistes – l’Islam radical apparaissant dès lors comme une « nouvelle utopie transnationale »19 – une tentative pour des jeunes de milieux paupérisés de remédier à leur crise identitaire à l’aide d’une contre-culture fondée sur une moralité archaïque20, et les possibilités offertes par les nouveaux réseaux de communication21. Ces jeunes lumpenprolétaires de banlieue souffrent généralement de l’abandon de l’autorité parentale, d’échec scolaire, d’exclusion sociale, de jalousie devant l’impossibilité d’atteindre le standing social des « classes moyennes » fantasmées. Ils passent souvent par la case prison, ce qui ne fait qu’accentuer la haine qu’ils vouent envers l’ordre établi par l’État républicain. La radicalisation leur permet de vivre une métamorphose anthropologique, de transformer le mépris de soi en une sacralisation de soi19, servir Dieu par l’intermédiaire du djihad étant, pour eux, la plus noble des causes – d’autant plus qu’ils ont généralement une connaissance plus que partielle des textes sacrés.

Le djihad apparaît, pour les couches moyennes, un moyen de répondre au vide métaphysique générationnel et à l’anomie, faisant perdre à l’individu son attachement aux valeurs intrinsèques à la communauté. Le sociologue Farhad Khosrokhavar utilise même, pour désigner les djihadistes, le terme de « héros négatif »19 : les combattants se sentent fiers de combattre les valeurs dominantes, ils ressentent une puissance nouvelle de pouvoir prendre impunément des vies humaines. S’ajoute à cela la médiatisation de la barbarie ; les nouvelles technologies sont mises au service d’un romantisme morbide.

Le djihadiste n’a plus qu’à se poser en rempart face aux diktats des impérialistes. Son combat est humanitaire, son dessein est d’apporter l’aide divine à ses frères de foi face au grand et au petit Satan – États-Unis et Israël. En l’absence d’un camp progressiste fort, et corrélativement à une droitisation de la société depuis la révolution conservatrice des années 198022, les jeunes qui décident de rompre avec l’Occident se tournent souvent, par défaut – et parce que son influence est de plus en plus forte dans les quartiers –, vers l’extrême-droite islamiste. S’ajoutent à cela le discours populistes à la mode, cuisiné à la sauce djihadiste. Le djihad est alors dépeint comme étant la guerre des bons, des pauvres, des fidèles, contre les mauvais, les riches, les élites. Cette perception manichéenne des rapports sociaux efface toute idée de luttes intrinsèques entre des classes sociales aux intérêts irréconciliables.

Le djihadisme se veut être une forme d’altermondialisme réactionnaire23. Les excès du capitalisme sont exécrés et la société de consommation dénoncée. La solution proposée est une uniformisation de la société, soumise aux valeurs traditionnelles de l’Islam. Le respect des pratiques ancestrales est mis au premier plan. Depuis le Printemps Arabe, dont le djihadisme s’imagine être le plus fidèle héritier15, les combattants croient à l’imminence de l’Apocalypse. Ils espèrent opérer à une rupture historique, faire advenir un monde nouveau.

C’est le retour des grandes eschatologies, de l’attente de la fin des temps. Le XXe siècle fut celui de l’échec de la grande espérance eschatologique progressiste, imaginant l’avènement d’un monde libéré de l’oppression. Ce début de XXIe siècle est celui du retour de l’âge d’or perdu. C’est la nostalgie de la France gaullienne, des États-Unis triomphants de la Guerre Froide, de l’Empire du Milieu chinois, et, dans le cas du djihadisme, celle du temps bénis de l’Islam abbasside, une tentative désespérée de « cristalliser un rêve ancien »15, de s’adapter à un champ de lutte multipolaire par le repli identitaire.


1 Contrairement à nombre d’analystes occidentaux, nous considérons que l’État Islamique était bel et bien un État. Daech était une autorité souveraine, faisant régner ses lois et son économie dans un territoire délimité. Daech eut plus les caractéristiques de ce que l’on juge traditionnellement comme un État que la Somalie, pourtant reconnu comme un État par l’ONU. Comme le souligne Bernard Badie, Daech eut tout du Dwala, l’équivalent arabe du concept d’État, renvoyant à « l’idée statique de territorialité, de frontière, de souveraineté. » (Interview de Bernard Badie, Afrique Asie, octobre 2015, p. 33.)

2 George L. Mosse. Fallen soldiers : reshaping the memory of the world wars. New York, Oxford University Press, 1990, 264 p.

3 Voir l’article précédent « L’islamisme, alternative réactionnaire au capitalisme occidental » pour plus de détail : https://www.reconstruction-communiste.fr/388-2/

4 Selon la formule de l’historien américain Benedict Anderson.

5 La communauté des musulmans.

6 Olivier Roy. « Al-Qaïda, label ou organisation », Le Monde diplomatique, septembre 2004.

7 Edgar Morin. « Comprendre le 11 septembre 2001 ». Le Monde, 22 novembre 2001.

8 Yochii Dreazen, « Daech, administrateur colonial », Foreign Policy, 20 août 2014 (Courrier international, hors-série, octobre-décembre 2015).

9 « Daech : le cimentier Lafarge mis en examen pour ‘complicité de crimes contre l’humanité’ », Le Parisien, 28 Juin 2018. http://www.leparisien.fr/faits-divers/daech-lafarge-mis-en-examen-pour-complicite-de-crimes-contre-l-humanite-28-06-2018-7798611.php

10 « Tout groupe social, qui naît sur le terrain originaire d’une fonction essentielle dans le monde de la production économique, se crée, en même temps, de façon organique, une ou plusieurs couches d’intellectuels qui lui apportent homogénéité et conscience de sa propre fonction, non seulement dans le domaine économique, mais également dans le domaine social et politique. » (A. Gramsci, Quaderni del carcere, édition établie par Valentino Gerratana, Turin, Einaudi, 1975, p. 1513)

11 Olivier Hanne, Thomas Flichy de la Neuville, L’État islamique. Anatomie du nouveau Califat, Bernard Giovanangeli Editeur, 2015.

12 Les éléments déclassés du prolétariat.

13 « Administration, police, communication… Daech, les rouages d’un quasi-État », http://bibliobs.nouvelobs.com, 18 novembre 2015.

14 Cf. Michael Parenti. Le mythe des jumeaux totalitaires, Fascisme méthodique et renversement du communisme, Chapitre 1. Delga, 2013.

15 Pierre-Jean Luizard, Le Piège Daech, La Découverte, 2015.

16 Grégoire Chambaz, « Facteurs tribaux dans les dynamiques du contrôle territorial de l’État islamique », http://courrierdorient.net, 11 octobre 2015.

17 Olivier Hanne, Thomas Flichy de la Neuville, L’État islamique. Anatomie du nouveau Califat, Bernard Giovanangeli Editeur, 2015.

18 Samuel Laurent, L’État islamique, Seuil, 2014.

19 Farhad Khosrokhavar. La sociologie de la radicalisation : entretien avec Farhad Khosrokhavar. ENS Lyon 2016. (http://ses.ens-lyon.fr/articles/la-sociologie-de-la-radicalisation-entretien-avec-farhad-khosrokhavar-291659)

20 Scott Atran. Talking to the Enemy: Violent Extremism, Sacred Values, and What it Means to Be Human, Penguin, 2011.

21 Marc Sageman, Understanding Terror Networks, Philadelphie, University of Pennsylvania Press. 2004.

22 Au cours des années 1980, les chefs d’États réactionnaires des grandes puissances impérialistes, hostiles aux solutions économiques socialiste ou keynésienne, entreprirent une libéralisation de l’économie en réduisant drastiquement le rôle économique et social de l’État. Cependant, la puissance militaire de ces États fut réaffirmée ; les dépenses militaires augmentèrent fortement. Il s’agissait, par cette politique, d’affaiblir l’URSS et de limiter la montée en puissance des États émergents.

23 https://ddt21.noblogs.org/?page_id=728#sdfootnote50anc