La ligne stratégique de RC

Depuis quelques temps, avec l’audience de plus en plus large de Reconstruction Communiste, nous nous trouvons face à l’incompréhension d’une grande partie des organisations de gauche par rapport à notre ligne. Il paraît donc nécessaire de présenter quelques éléments permettant de comprendre notre vision organisationnelle et politique.

L’organisation révolutionnaire

Reconstruction Communiste se place dans le sillage léniniste du parti d’avant-garde et du centralisme démocratique. Nous considérons que le stade de développement de Reconstruction Communiste ne correspond pas encore aux critères qui permettent de prétendre au titre de parti prolétarien révolutionnaire. Pour autant, il faut une organisation capable de porter la ligne marxiste-léniniste dans le prolétariat pour permettre l’émergence de ce parti. Nous formons donc au sein de RC des militantes et militants capables de faire avancer la cause révolutionnaire. Ils ou elles doivent devenir à terme des cadres révolutionnaires capables de faire triompher la théorie et la pratique marxiste-léniniste. C’est pour cela qu’ils ou elles agissent dans les organisations de masses et les syndicats de travailleurs et travailleuses.

C’est l’organisation révolutionnaire qui doit avancer le mot d’ordre de « révolution socialiste ». Elle est l’organe de direction du prolétariat en lutte car elle est amenée à diriger la future société et l’épauler vers le socialisme. L’organisation/parti produit les analyses de la situation objective du capitalisme et fixe une direction politique à l’issue du Congrès en conséquence.

Le recrutement des militants et militantes est strict. Les éléments les plus motivés et conscientisés qui émergent des organisations de masses et des syndicats sont amenés en priorité à rejoindre les rangs du futur parti communiste.

Les organisations de masse

Si le parti révolutionnaire n’a pas vocation, en période capitaliste, à être de masse, les organisations de masses, elles, ont cette mission de directement incarner la masse prolétarienne. Elles s’organisent sur les lieux de vie des prolétaires et de leurs alliés : étudiants, lycéens, apprentis, paysans et même petits-bourgeois luttant pour le prolétariat. Elles ont pour but de compléter la politisation des masses en dehors des lieux de travail. Les missions de ces organisations sont multiples, allant de l’organisation de la solidarité de classe, comme par exemple l’aide à la conquête d’une situation de vie stable pour des prolétaires émigrés. Cela peut aussi s’incarner dans des activités sportives et culturelles populaires.

C’est pour cela que les militants et militantes de Reconstruction Communiste œuvrent au développement d’associations de classe et de masse comme a pu l’ être Action Solidarité, ou Solidarité Populaire à présent. Nous sommes aussi présents dans les clubs de sport populaires dans les villes où il existe des cellules. C’est de cette manière que la connexion peut se faire entre des prolétaires qui partagent des espaces communs sans pour autant travailler sur les mêmes lieux. La conscience de classe se développe aussi par des liens qui dépassent le cadre purement syndical et de l’entreprise.

Les organisations syndicales

Reconstruction Communiste considère que la Confédération Générale du Travail (CGT), même si elle connaît toutes les tares possibles du syndicalisme sous le capitalisme, reste l’organisation syndicale du prolétariat conscientisé en France. Il est donc du rôle des cadres révolutionnaires de Reconstruction Communiste d’œuvrer à faire triompher une juste ligne de classe et de lutte contre la bourgeoisie. Il n’est pas facile d’aller contre la bureaucratie syndicale, l’omniprésence de l’aristocratie ouvrière en son sein et les dérives réformistes/économistes de la CGT. Il existe pour autant un potentiel immense dans cette centrale syndicale à la longue tradition de lutte. La situation syndicale française est différente de celles que peuvent connaître nos camarades étrangers comme le PML-RC (Espagne). Le travail de Reconstruction Communiste en son sein est d’autant plus complexe.

Le syndicat est pour Reconstruction Communiste l’outil de combat de classe du prolétariat sur son lieu de travail. Il doit permettre de défendre les intérêts et droits des travailleurs et travailleuses dans le travail. Il est, comme le disait Lénine, une véritable « école du communisme » dans le sens où le travailleur et la travailleuse apprend l’antagonisme de classe, la lutte, son importance dans le processus de création des richesses et de production en son sein. Pour autant, si le syndicat est une école, il ne peut se substituer au parti pour la prise de pouvoir. La direction de la révolution est dévolue au parti révolutionnaire. Les syndicats comme les organisations de masses ont pour but d’appuyer cette révolution depuis les lieux de travail et de vie.

Comme vous l’aurez compris, pour Reconstruction Communiste, les rôles et objectifs de chaque organisation sont bien cloisonnés. Nous pensons que cette répartition des tâches est essentielle pour permettre une efficacité maximale, une organisation du travail optimale et que chaque travailleur et travailleuse puisse trouver sa place dans l’une ou l’autre de ces strates selon ses capacités, ses envies et son niveau de conscientisation. C’est la disparition des frontières entre toutes ses organisations de lutte qui a en partie discrédité et rendu confus le paysage politique français. La transformation de syndicats en vulgaires viviers pour des partis incapables de comprendre leurs erreurs a entraîné le dégoût et la méfiance envers un outil sensé être avant tout un moyen de lutte concrète.

Reconstruction Communiste assume cette ligne issue de notre réunion constitutive de juin 2019. Nous n’innovons pas, nous renouons simplement avec la ligne des premiers partis bolcheviques.